Voilà je me vous présente le second volet de mon laïus sur la violence éducative.
La justification la plus archaïque mais encore la plus utilisé (notamment religieuse), consiste à dire que l’enfant porte le mal en lui. La seconde, que l’enfant est un petit animal qui doit être dressé et domestiqué. Quand je lis ce genre de propos cela me fait bondir, même au sens figuré de la phrase.
La troisième est plus récente : elle reconnaît que les coups sont une mauvaise solution, mais qu’on ne peut pas faire autrement que d’en donner.
Toutes les religions ont une très grande responsabilité dans le traitement réservé aux enfants à travers le monde. A l’origine, elles n’on dû que refléter l’état des mœurs et le théoriser sous formes de proverbes. Mais ces proverbes ont pris valeur sacrée. De plus elles ont véhiculés l’idée que l’enfant était un être pervers à corriger et à dresser.
Une seule religion semble faire exception à la règle : la religion bahaï d’origine iranienne. Le fondateur de cette religion a réagi contre la violence des punitions dans les écoles coraniques et à inviter ses disciples à ne pas frapper les enfants.
Les philosophes , normalement à même d’approcher la vérité sur l’homme et les vrais valeurs, ne semblent avoir tenu compte du fait que l’homme, au moment où il est le plus malléable et le plus sensible, subit depuis des siècles un dressage violent. Probablement, selon O. Maurel, pour avoir subi ce même dressage les insensibilisant à ce type de souffrance des enfants (comme nous par ailleurs).
L’enfant porte en lui de l’énergie comme tout être vivant. Mais c’est un abus de langage que de considérer cette énergie comme de la violence. Le fait que les pleurs d’un enfant puissent être perturbants pour des adultes n’autorise pas à les assimiler à une violence. Ils sont en fait pour l’enfant le seul moyen dont il dispose lui permettant d’avertir les adultes, dont il dépend, d’un besoin, d’une souffrance.
De plus le système nerveux de l’enfant est inachevé. Il lui arrive d’être débordé par sa colère ou l’expression de sa souffrance et il ne peut plus s’arrêter de pleurer. Il a alors besoin des bras de l’adulte pour le réconforter, lui permettre de s’extérioriser avec la permission et l’amour de l’adulte. Ce n’est que très progressivement, en se développant, que ses lobes frontaux lui permettront de se contrôler lui-même.
Par exemple lorsqu’un enfant mord, il faut lui expliquer qu’on ne veut pas en le câlinant et en le rassurant (ainsi que celui qui a été mordu). N’oublions pas que mordre fait partie de son exploration du monde où il porte tout à la bouche, il serre les mâchoires comme il serre la main pour prendre un objet. Cela ne correspond donc pas à de la violence de sa part.
Je vous propose des extraits d’un rapport publié en novembre 2002 relatif à la prévention de la santé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cela m’a laissé songeuse et je me suis posée bon nombre de questions à l’issue:
1. des châtiments corporels sévères pour punir les enfants sont des prédicateurs importants de la violence pendant l’adolescence et les premières années de la vie d’adultes…
2. des châtiments corporels sévères infligés par des parents à l’âge de 8 ans laissent prévoir non seulement des arrestations pour violences jusqu’à l’âge de 30 ans et pour les garçons une sévérité des châtiments qu’ils infligent à leurs enfants et la violence qu’ils feraient subir à leur épouse…
3. les châtiments corporels sont dangereux pour les enfants. A court terme, ils tuent des milliers d’enfants par an, beaucoup sont blessées et nombreux sont ceux qui gardent un handicap.
4. 1 grand nombre d’études montre que la pratique de la violence éducative est un facteur important dans le développement de comportements violents et qu’elle est associée à d’autres problèmes pendant l’enfance et plus tard pendant la vie.