SourceGrandir Autrement n°17
Comme pour mon article précédent, je n'ai pas l'intention de vous dire, il faut ou il ne faut. Je souhaite juste apporter des informations et peut-être susciter la curiosité et donc des recherches + approfondies sur le sujet. Ce qui m'intéresse, c'est de permettre à ceux qui le veulent d'avoir des informations que peut-être ils n'ont pas eu l'opportunité de les avoir et de faire un choix conscient.
Le péridurale reste malgré les évolutions de la médecine avec les péridurale dite "légère" une acte médical. La nature et la concentration des produits utilisé aujourd'hui ne sont + exactement les mêmes qu'il y a 10 ou 15 ans. Mais
cela reste une intervention médicale non anodine qui peut avoir des conséquences. Malgré les derniers développements de cet analgésie, les impacts négatifs sur l'accouchement non pas disparu. Elle peut comporter des risques tant pour la mère que pour le bébé et interférer sur le bon déroulement de l'accouchement, comme l'explique Maïtie Trélaün,sage-femme libérale et auteur de J'accouche bientôt et j'ai peur de la douleur .
"Dés l'instant où la péridurale est posée, on bascule dans un accouchement médicalisé. Et , avec la médicalisation, c'est plie ou face. Dans certains cas, l'analgésie va permettre de débloquer un travail qui stagnait, dans d'autres, elle ne va pas décoincer la situation et entraîner, au contraire, une série d'intervention en chaîne.
Les répercussions possibles de l'analgésie existent toujours bel et bien. On peut citer :
- 1. l'hypotension artériellede la mère, réaction qui est aggravée quand la future mère est obligée de rester allongée sur le dos. Maïtie Trélaün explique dans son livre, je cite : " Cette hypotension s'exprimera chez le bébé par des bradycardies tardives (ralentissement du rythme cardiaque ayant une certaine durée et ne survenant pas immédiatement après la pose de la péridurale)" Bien que l'on puisse restaurer la pression artérielle maternelle et le débit sanguin (injection médicamenteuse de vasopresseur) elle ajoute " il n'en demeure pas moins qu'une des causes fréquentes de césarienne est la présence de ralentissements du rythme cardiaque chez le foetus que nous interprétons comme un signe de souffrance foetal. "
- 2. la hausse de la température corporelle de la mère, accompagnée de frissons. C'est une hyperthermie qui se traduit par une hausse de la t°c chez le bébé et donc entraîne une augmentation de la consommation d'oxygène et donc un risque d'hypoxie (manque d'O²).
Une étude (Liebermann, Pediatrics 2000) révèle que les bébés nés d'une mère fiévreuse, dont 97% avant eu une péridurale, présentaient + de risques que ceux nés de mères non fébriles d'avoir un indice d'Agpar faible, de nécessiter des mesures de réanimation (11,5% contre 3%) et de souffrir de convulsions. De + si le bébé a de la fièvre, par précaution, l'équipe médicale fera toute une série d'examens souvent synonyme de séparation, tout au moins en partie, pour la maman et son bébé (pas très bon pour une bonne mise en route de la lactation et pour l'établissement du lien mère-enfant).
- 3. démangeaisons ou prurit
- 4. herpes buccale
-5. nausée ou vomissement
les points 3,4et 5 sont souvent une conséquence de l'injection de produits pour atténuer le problème d'hyperthermie
il est bon aussi de se souvenir que 10 à 20 % des péridurale ne fonctionnent pas correctement le jour J : latéralisation, inefficacité total. Là la douleur peut être très mal vécu par les personnes qui n'avaient pas envisagé un accouchement sans péridurale. Car on peut se retrouver alors dépourvu face à cette douleur.
La péridurale interfère aussi avec les hormones libérées durant l'accouchement. Ainsi elle diminue la sécrétion d'ocytocine, hormone qui favorise l'attachement mère-enfant. Elle réduit aussi la sécrétion des endorphines, les hormones qui engourdissent la douleur et nous mettre dans ce que l'on appelle un "état second". Elle limite la production d'adrénaline et de noradrénaline, 2 hormone qui en fin de travail donne l'énergie nécessaire à la femme pour expulser le bébé. Elle inhibe aussi la production de la prolactine, l'hormone de la lactation.
Avec la péridurale l'expulsion est malheureusement plus laborieuse et plus souvent instrumentalisé, car l'analgésie n'agit pas que sur l'utérus mais aussi sur tous les muscles périphériques, qui eux jouent un rôle important dans l'engagement de bébé dans le bassin, dans sa rotation et dans l'expulsion..
Après l'accouchement de nombreuses femmes ayant eu une péridurale se plaignent de divers maux dans les jours, les semaines, les mois qui suivent la naissance. On peut citer les maux de tête, parfois violent, en raison d'une erreur lors de la pause de l'aiguille (brèche dans la dure-mère, libérant du liquide céphalo-rachidien), des lombalgies et de très rares, heureusement, complications neurologiques.
Pour le bébé, il y aurait aussi des effets 2daires , l'indice d'Agpar plus faible, le taux de jaunisse = ictère plus élevés (cf revue médicale Lieberman Am J Obstet Gynecol 2002. De + de nombreuses études ont établi un lien entre la péridurale et l'allaitement qui peut perturber sa mise en place.