Quand lundi j'ai écrit l'article sur le documentaire qu'allait diffuser ARTE concernant les déchets nucléaires, je n'imaginais pas un instant que 3 jours plus tard une sombre affaire de déchets allait faire surface et rien qu'avec du plutonium qui il faut le savoir mais + de 6000 ans pour perdre sa radioactivité.
Je ne dis pas qu'il faut suppremier les centrales nucléaires absolument mais il serait tend que la transparence se fasse et que ces entreprises pensent vraiment à faire les choses correctement et pas uniquement à l'argent qu'elles vont engrenger.
Bref pour faire simple je vais vous parler de cette polémique qui vient de faire jour : un incident au plutonium à Cadarache dans les Bouches du Rhone.
L'atelier de technologie du plutonium (ATPu) de Cadarache contient non pas 8 kilos de plutonium mais 22 et peut-être même 39 kilos de plutonium,comme l'avait initialement évalué le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'a été informée de cette sous-évaluation que le 6 octobre, alors que les faits étaient connus depuis juin. Elle a classé l'incident au niveau 2 (sur une échelle de 0 à 7) et suspendu le démantèlement de l'ATPu.
Les experts de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) l'ont retrouvés dans des caissons de ce centre de recherche nucléaire,actuellement en voie de démantelement.
La semaine passée, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) avait indiqué avoir signalé à l'ASN un incident constaté lors d'opérations d'assainissement de son atelier de technologie du plutonium, à l'arrêt depuis 2003.
Le CEA affirmait avoir repéré des dépôts de plutonium supérieurs à ses prévisions, lors du démantèlement de boîtes à gants, enceintes étanches permettant d'accéder de façon sécurisée à des zones contenant de la matière nucléaire.
L'ASN dénonce tant «la sous-estimation de la quantité de plutonium» que «la déclaration tardive de cet événement». Tourefois l'ASN précise "L'incident n'a eu aucune conséquence. Toutefois, la sous-estimation de la quantité de plutonium a conduit à réduire fortement les marges de sécurité prévues pour prévenir un accident de criticité." Un tel accident se serait traduit par un "flash" très irradiant pour les travailleurs du site.
Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo a estimé, dans un communiqué, que «l'exigence de transparence doit être absolue en matière de sûreté nucléaire» et «regrette profondément qu'un tel délai se soit écoulé entre la découverte de cette situation et sa déclaration». Hors nous savons bien que nous demandons de la transparence le temps que s'estompe la mise en lumière climatique. Que va-t-il en être exactement?
Le CEA a expliqué avoir déclaré l'incident en octobre car il souhaitait, soit-disant, « d'avoir une vision globale des stocks» de matière. «Nous sommes de bonne foi dans cette affaire», a plaidé Henri Maubert, un porte-parole du CEA.
Greenpeace France, quant à elle «considère vraiment qu'il s'agit d'une des situations les plus graves et les plus critiques que l'on ait pu rencontrer dans une installation nucléaire depuis longtemps». «Il est quand même incroyable que la comptabilité du plutonium qui devrait se faire en grammes - or, là, on parle quand même de l'équivalent de cinq bombes nucléaires - on ne soit pas capable de la faire à la dizaine de kg près, c'est hallucinant», explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire au sein de Greenpeace .
L'ATPu a été créé en 1964, et son activité principale est la production de combustible MOX pour les réacteurs nucléaires. Son activité industrielle a été arrêtée en 2003 et elle était en cours de démantèlement depuis le mois de mars.